Maître Denis Langlois en page 38 :
"Bazainville, Houdan,Dreux, tout allait à peu près bien. Tu avais même resserré ta cravate et replacé sur ta tête ton chapeau. Mais à la sortie de Dreux, le moteur a recommencé à cogner. Panne de delco. Heureusement le garage Hodey était à deux pas. Jamais deux sans trois, il a rouvert le capot et trifouillé les bougies.
A 16 heures, tu étais reparti. La cigarette au coin des lèvres pour garder ton calme, tu t'es traîné le long des routes de Normandie. A la nuit tombante, tu es arrivé à Pré-en-Pail. L'Hôtel de France te tendait les bras. Deux oeufs sur le plat et tu es allé te coucher. T'écrouler plutôt, épuisé de fatigue.
Le lendemain, tu t'es encore arrêté à Alençon. Ernée, Rennes et Broons. Les chambres à air continuaient à fuir et le moteur rendait l'âme. Il était bien 2 ou 3 heures du matin quand tu as franchi à plat le portail de la scierie. Tout le monde dormait à poings fermés. Tu étais si fatigué que tu as trébuché dans l'escalier."
Denis Seznec, dans son ouvrage, est encore plus bref en page 104 :
"La Cadillac repart de La Queue-lez-Yvelines.
A la sortie de Dreux, vers 13 heures, panne de Delco. C'est de nouveau à Hodey que la voiture est confiée.
A 16 heures, mon grand-père peut reprendre la route.
Quand la nuit tombe, il s'arrête pour manger et dormir à l'Hôtel de Bretagne, à Pré-en-Pail.
Le lendemain, suite du périple, avec succession de crevaisons et pannes de moteur, comme il se doit.
C'est un homme exténué, conduisant une voiture rendant l'âme, qui entre dans la scierie, vers 2 ou 3 heures du matin. Il va se coucher, sans réveiller personne. Nous sommes le 28 mai."
PRE-EN-PAIL
L’Hôtel de Bretagne
Dreux / Pré-en-Pail : 16 h /23 h, soit 7 heures pour 135 km.
La consommation d'essence au retour :
Samedi 26 mai 1923 : En panne sèche, il achète un bidon de 5 litres au laitier Schwartz. Il prend 55 litres d'essence à La Queue-lez-Yvelines (10 bidons de 5 L + un autre de secours). Soit 60 litres.
La Queue-lez-Yvelines - Dreux = 32 km. Pas besoin de faire un détour pour s'arrêter chez Hodey, il était sur la route de Paris. Il utilise 6 L d'essence. Il lui en reste 54. Il peut faire 324 km. Mais il éprouve le besoin pressant d'en racheter chez Emile ?.
Dreux / Morlaix = 465 kilomètres en 1923 (in Guide Michelin 1922 : Morlaix / Paris = 536 km - Dreux / Paris = 71 km). (437 km aujourd'hui avec les autoroutes et les rocades pour éviter les villes)
Même avec un plein, soit 76 L, il ne peut faire que 410 km.
la consommation d'essence : "563 miles pour une consommation de 43 gallons soit 900 km pour 163,4 litres donc 18,15 L/100."
Donc, un plein (74 litres) lui permet de faire 400 kilomètres.
Dans le dernier livre de Me Denis Langlois, en page 225 :
"Si l'on se réfère à présent au carnet de Seznec où il note ses dépenses et celles de Quémeneur pour "l'affaire de Paris", son retour le dimanche 27 mai est plus que probable. Il passe la nuit du samedi au dimanche 27 à Pré-en-Pail ("A Pré-en-Pail couché et mangé 7,50 F et 1 F pourboire"). Il s'arrête à Mayenne pour acheter un pneu (470 F) et une chambre à air (45 F). Il semble tiré d'affaire sur le plan mécanique, puisqu'il déjeune à Ernée (8 F) distant de Morlaix de 250 kilomètres. A Broons, il achète pour 16,50 F d'essence. Aucun autre arrêt n'est noté pour réparer une nouvelle panne, dîner ou dormir dans un hôtel. On peut donc considérer que, contrairement à ses dires, il est de retour à Morlaix dans l'après-midi du dimanche."
"Broons est, située à mi-chemin entre Saint-Brieuc et Rennes, traversée par la Nationale 12, mais également par la voie de chemin de fer Paris-Brest."
Cherchons Broons / Morlaix :
Broons/ Dinan : 23 kilomètres
Dinan / Morlaix : 146 kilomètres.
Broons / Morlaix : 169 kilomètres.

Et sur le livre de Bertrand Vilain :
Pas de Broons. Et arrivée à Morlaix à 3 heures du matin.


Le carnet Quémeneur chez Guy Penaud
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