Commentaire de Daniel Le Petitcorps
suite à l'émission de Franck Ferrand du 23 avril
Je
trouve Denis Langlois bien optimiste même s'il est toujours permis
d'espérer une bonne fin pour cette dramatique Affaire Seznec toujours
pas résolue. Je dois dire que j'ai été choqué de l'entendre parler
"d'affrontements
au sein de la famille Seznec en particulier entre Bernard Le Her
(aujourd'hui décédé) et son frère Denis Le Her Seznec " dont ce dernier
était très proche. Des désaccords peut-être, comme dans toutes les
familles, et alors ? ... Je ne peux m'empêcher de m'interroger d'autre
part, lorsque Denis Langlois " pour en finir avec l'affaire Seznec "
comme il dit, indique "qu'il préférerait que ce soit les autorités
judiciaires qui prennent l'initiative de rouvrir le dossier afin de
chercher la solution judiciaire la plus équitable, celle qui choquera le
moins de gens ". Une sorte de compromis, si j'ai bien compris, qui
reviendrait, pour la Justice, à admettre que Guillaume Seznec n'était
pas l'assassin de Quémeneur, mais qu'en contrepartie, il était bien
coupable de faux et usage de faux. Et quid de la dissimulation de
cadavre ? si l'on se réfère aux éléments qu'apporte Denis Langlois sur
l'enregistrement
de Petit Guillaume. Je suis tenté de dire: C'est quoi ce délire ? Nous
ne sommes pas que je sache dans une république bananière où la Justice
condamnerait ou blanchirait le justiciable au gré de l'humeur du peuple.
Pour le reste la question reste la même. Elle est claire et plus que
jamais d'actualité. Y-a-t'il des éléments susceptibles de faire naître
le doute ? C'est oui ! ( Il y en a plein les tiroirs, comme on le sait).
Dans ce cas le doute doit profiter au condamné et à ses ayants droit
par voie de conséquences.(conformément à la loi de 1989 dite loi Seznec,complétée
récemment ). C'est ce que l'Avocat général de la Cour de cassation,
Monsieur Jean-Yves Launay, magistrat intègre, avait demandé dans ses
conclusions déposées à la Commission de révision le 29/01/2005 et à la
Cour de cassation, le 5/10/ 2006.
La Cour ne l'avait pas suivi comme on sait et avait rejeté la requête.
Il est je crois utile de préciser que les Avocats généraux à la Cour de
cassation sont de par leur statut, des magistrats entièrement
indépendants qui, à la différence des magistrats des parquets, des cours
d'appel et des tribunaux, ne sont ni parties poursuivantes, ni
subordonnées à des instructions hiérarchiques. Ils exposent, par leurs
conclusions, en toute impartialité, un avis en droit sur
l'interprétation de la loi dans les affaires dont ils sont saisis. Je
dirais pour conclure que c'est désormais, de mon point de vue, aux
ayants droit et à eux seuls de solliciter ou non une nouvelle demande en
révision auprès des instances judiciaires. Et pas pour chercher la
solution judiciaire la plus équitable qui choquera le moins de gens,
comme le demande Denis Langlois, mais pour l'honneur d'un homme qui a
passé 23 années de sa vie au bagne avec toutes les conséquences que l'on
sait, pour lui-même et sa famille
Daniel
LE PETITCORPS ( Auteur du Livre : Seznec. En quête de vérité ) fils du
Commandant de brigade de gendarmerie de Paimpol, officier de police
judiciaire qui dirigea en 1951 et 1953 les fouilles à Plourivo, dans le
but de retrouver les restes humains de Pierre Quémeneur.
Pour me
contacter: Daniel.lepetitcorps@sfr.fr
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