vendredi 23 septembre 2022

Affaire Seznec : Témoignage de Mlle Nicolas de Plouaret

Affaire Seznec : Témoignage de Mlle Nicolas de Plouaret




Emission de Pottecher en 1967

 


 

 

Plouaret Recensement 1921

Son témoignage est relaté dans La Dépêche de Brest du 29 juillet 1923 :

"Mlle Nicolas dit comment Seznec avait rédigé le télégramme destiné à sa femme pour lui apprendre qu'il était en panne à Plouaret. Elle l'a vu sortir de sa poche une formule, imprimée, sur laquelle il écrivit puis la remit à Anna Riou, en lui recommandant de ne la porter à la poste que le lendemain. Anna Riou l'entendit peu après demander l'heure du train pour Paris."

Ouest-Eclair du 29 juillet 1923

"Ce même soir, Mlle Nicolas a servi une consommation à Seznec qui attendait l'heure du départ du train en direction de Paris. C'est à Mlle Anna Riou, la domestique, que Seznec remit le télégramme destiné à sa femme. Il écrivit sous les yeux des deux jeunes filles en se servant d'une formule qu'il sortit de sa poche. Seznec déclara à ce sujet qu'il en avait toujours une provision sur lui. Il recommanda à la jeune fille de porter son télégramme pour le lendemain matin, peine inutile puisque la poste et le télégraphe étaient déjà fermés à cette heure."

 

 

Le Journal du 12 juillet 1923


 

Le Journal du 12 juillet 1923


 

"P : "Là-dessus, Seznec descend dans le bourg, mais comme il trouve la poste fermée, il se rend à l'hôtel des voyageurs et sort de sa poche une formule de télégramme, il rédige son télégramme destiné à sa femme et le donne vers 20 heures à Mlle Nicolas."

Mle N. : "Ben, j'ai eu peurc'est bizarre, d'abord ses cicatrices sur la figure, il était habillé quand même, pas comme un monsieur mais comme un ouvrier, c'est pas pour ça que j'avais peur de lui, mais parce qu'il était drôle ! Il n'avait pas l'air normal, il avait l'air soucieux, il faisait les cent pas en ayant l'air de réfléchir beaucoup. Quand il est parti, moi, je n'ai pas pensé à ça, ce n'est qu'après, quand mon père, dans le journal, a vu cette histoire Quémener, il dit : "On parle d'un nommé Seznec" alors, à ce moment-là, c'est ce nom-là qui m'a frappé. Alors, je dis, "Seznec, Seznec, j'ai déjà vu ce nom-là quelque part. Et puis c'est à ce moment-là que je me suis rappelée du télégramme"…

 

P : "En panne à 10 km de Lannion, ne rentrerai que demain matin. Seznec."

Mlle N. : "La signature était très très lisible, hein ! Alors, j'ai fait part à mon père, il m'a demandé si j'étais certaine, j'ai dit je suis absolument certaine. A ce moment-là, il a dit : "Je vais aller à la gendarmerie. Il est parti à la gendarmerie aussitôt qu'on a mangé, et les gendarmes ont téléphoné à Rennes, à la police de Rennes et le lendemain, ils étaient chez moi."

P : "Quel âge vous aviez ?"

Mle N. : "22 ans. Vous savez, j'étais timide…"

Le voyage de Guillaume Seznec : Plouaret/Paris, puis Paris/Le Havre et Le Havre/Paris puis Paris/Plouaret.

Huit témoins à Plouaret :

La famille Jacob, la mère, le fils et la fille, et le commis Leroy, Mlles Nicolas et son père et Mlle Riou.

Et... Le chef de gare Joseph Marie Chalot.

 

Le Nouvelliste de Bretagne du 1er novembre 1924

"Contrairement à ce qu'il a déclaré à l'instruction, M. Leroy affirme que Seznec portait un paquet sur l'épaule. Cette contradiction flagrante soulève les protestations de Me Kahn."

 

Le Petit Parisien du 1er novembre 1924

"Pour comble de guigne, le jeune Leroy fait, à l'audience, une déposition en contradiction avec celle de l'instruction. Et cela n'en finit plus."

"Leroy Louis ne sait pas le français. Paterne, M. Goraguer lui servira d'interprète, après avoir juré de traduire fidèlement le discours du témoin. Celui-ci, qui avait dit à l'instruction avoir vu de son champ, passer Seznec sans avoir remarqué qu'il portait un paquet sur l'épaule, affirme aujourd'hui que Seznec était chargé d'un lourd colis. La Cour prend note de cette contradiction."

 

"M. Louis Leroy ne connaît pas le français. C'est un timide garçon de dix-neuf ans qui paraît assez désemparé. Un interprète traduit ses réponses dont M. Marcel Kahn s'empare pour les discuter, ce qui amène une amusante controverse entre l'interprète et le témoin."

 

Le Radical du 27 juillet 1923

"Dans la petite ville, place de l'Eglise, il s'arrêtait au restaurant Nicolas où, tout en consommant, il priait la jeune fille du propriétaire de remettre à la poste - mais le lendemain seulement - un télégramme pour sa femme et, chose étrange, il tendit une dépêche rédigée sur une formule imprimée de l'administration. Avait-il donc prévu cette panne au départ de Morlaix ?"

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire