mercredi 12 octobre 2022

Affaire Seznec : Ce que nous dit le rapport Camard sur Francis Gherdi

 

Affaire Seznec : Ce que nous dit le rapport Camard sur Francis Gherdi

Photo Francis Gherdi de face avec un chapeau



Chez Mme Claudine Jourdan sur son site :

"À Paris il avait des informateurs. Peut-être Gherdi qui ne veut pas avoir l'air de connaître le disparu. Gherdi dit " l'Americain " , qui a fréquenté le camp américain de Romorantin, qui a peut-être été le chauffeur du Consul des États-Unis en France, qui était sûrement au fait des possibilités de vente de véhicules à la Russie. 

Si des annonces ont été publiées dans le Journal l'Auto elles ne pouvaient lui échapper. 

"J'ai un ami à Paris ".

"Que j'ai souvent rencontré "

"Qui a sûrement une bonne situation dans son pays "

Chauffeur du Consul ?

Secrétaire du Consul ?

Détenteur de documents et de tampons de l'administration américaine, de la Chambre de Commerce américaine ?

Ou plutôt interlocuteur des annonceurs de l'Auto ? Qui, eux, avaient une véritable situation dans l'administration américaine,  qui, eux, ont pu lui faire parvenir des documents émanant de leur gouvernement pour mettre le breton en confiance."

Voilà qui donne bien trop de place au personnage de Francis Gherdi.

Dans le rapport du commissaire Camard, on peut lire :

"Le témoin qui accompagnait Claude Bal lors de sa visite à Gherdi a lui aussi été entendu. Il s'agit de l'éditeur de son livre "Seznec était innocent", M. Jean-Luc Carbuccia (P.V. 504/8). Voici sa déclaration :

"Il y a plus d'un an j'ai accompagné Claude Bal au domicile de GHERDI à Epinay. La thèse de Claude BAL était que GHERDI s'identifiait avec le nommé "CHARLEY" dont il a été question au moment de l'affaire SEZNEC, il voulait vérifier cette thèse en interrogeant GHERDI et m'avait demandé de l'accompagner pour être en somme témoin de cette entrevue. Nous avons conversé une demie heure à une heure environ et j'ai tiré de cette conversation l'impression que GHERDI connaissait beaucoup plus de choses qu'il ne voulait en dire et était inquiet de notre visite, paraissant successivement hostile, puis implorant. J'en ai déduit ainsi que Claude BAL, qu'il avait connu QUEMENEUR, qu'il avait eu rendez-vous avec lui et qu'il était effectivement le "CHARLEY" qui avait été recherché à l'époque.

GHERDI n'a pas toujours été très net dans ses réponses aux questions de Claude BAL. Il répondait souvent par monosyllabes, se contredisait et j'admets évidemment qu'il y a eu pas mal d'interprétations de notre part à ce sujet.

Je dois ajouter que je ne connais pas l'affaire SEZNEC dans ses détails."

Francis Gherdi carte de visite 17 rue brochant Paris


Il faut indiquer ici que Claude BAL et son compagnon ont vraiment mis une extrême bonne volonté pour arriver à une telle somme d'aveux par déduction et interprétation d'une conversation d'une demie heure à une heure avec GHERDI. Certes, ce dernier parle français, quoique très incorrectement, mais on ne peut dire qu'il soit très intelligent et par intelligence on entend faculté de compréhension rapide et clarté d'esprit. Il faut être très prudent dans l'interprétation de ses paroles, ne pas hésiter à répéter, plusieurs fois, les questions qu'on lui pose pour être certain qu'il les a bien comprises et le faire répéter lui-même ses réponses pour être bien sûr qu'on a soi-même saisi ce qu'il veut exprimer. GHERDI a tendance à répondre avant qu'on ait achevé de lui poser la question et chaque fois répond, de bonne foi, à côté. Il n'a de cette affaire, dans laquelle manifestement il n'a joué aucun rôle, que des souvenirs confus ; il mêle les époques, et, par exemple, est toujours persuadé qu'une de ses cartes commerciales a été trouvé autrefois sur QUEMENEUR parce que jadis il a cru le comprendre.

Il a fallu quatre heures pour dresser un procès-verbal à peu près cohérent de ses déclarations. Aussi faut-il considérer comme une performance remarquable le fait par Claude BAL de lui avoir "sorti" tant de détails en une si courte conversation."

Et puis aussi :

SaintOp/Seznek sur Gherdi :


bonjour. Votre précision sur Gherdi est tout à fait intéressante. Cependant, ne donne t-on pas trop d’importance à Gherdi ? Je m’explique : le nom de cet "américain" a été établi après recoupements, travail de la sûreté parisienne, puis plus tard, investigations de journalistes. Conclusion : Gherdi existait bien et pouvait être l’interlocuteur avec qui Quéméner avait, selon Guillaume Seznec, rendez-vous. Mais rien de certain, on se base en effet sur les déclarations de Guillaume Seznec, or elles sont à prendre avec des "pincettes". Certes, Gherdi "bricolait" dans la pièce détachée et la voiture d’occasion, il connaissait Quéméner. Il est tout à fait possible que ce nom (ou approchant) ait été indiqué par Guillaume Seznec afin de répondre "clairement" aux enquêteurs, mais personne ne peut certifier que c’était bien la personne du rendez-vous parisien. Ce qui est gênant dans cette affaire, c’est que des hypothèses, des suppositions deviennent des postulats. A ma connaissance, chez les tenants de l’innocence de GS, personne ne remet en cause le rôle de Gherdi, or personne ne peut prouver qu’il s’agit bien de la "bonne" personne. Permettez-moi d’en douter. Je pense qu’on fait la part belle aux témoignages (vrais ou faux), tandis qu’on survole ou on élude bien des éléments indiscutables, y compris (malheureusement) dans "l’ultime" mouture de "Nous, les Seznec". Vivement qu’un (ou plusieurs) historiens se penchent sur cette affaire."


L'enquête du commissaire Camard est imparable.

Exit donc définitivement Francis Gherdi de l'affaire Seznec.

Les délires d'un Claude Bal ne changeront rien à l'affaire.

[Comment peut-on prendre Bal comme sources ???]

Quand on veut être pris au sérieux, on s'appuie sur des sources sérieuses !

Entre les délires du juge Charles-Victor Hervé,ceux de Claude Bal.



 

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