jeudi 29 septembre 2022

Affaire Seznec : les archives Belz

L'histoire de l'inventaire Belz, le 17 juillet 1923 effectué par Serrurier, commissaire priseur de Morlaix.

Chez Anne-Sophie Martin, 

en pages 94/95 de son livre... 


 


 

"Au fond de lui (NDLR Petit Guillaume), il est persuadé que sa mère a porté un coup avec un objet. Et encore une fois, aussi vrai que le diable est dans le détail (NDLR Ils vont nous user cette expression jusqu'à la corde) il fait un effort de "téléportation" dans la maison de Morlaix, et retrouve la vision du décor : "Tu sais autrefois comment c'était à la campagne. Tu avais la pendule sur la cheminée et puis un gros chandelier de chaque côté. Et il y avait un chandelier qui était tout de traviole. Est-ce qu'elle ne l'aurait pas frappé avec ça pour se défendre ?" Bon sang, mais bien sûr ! Là, à la sixième ligne de l'inventaire de la salle à manger, la mention "Une pendule marbre avec vieux candélabres, style Louis XV, 175 francs" !

Pensez à la cultissime scène du Crime était presque parfait d'Alfred Hitchcock. Alors que Grace Kelly répond au téléphone et que le tueur engagé par son mari Ray Milland, derrière elle, va lâchement l'étrangler, elle jette désespérément ses jolis bras dans les airs vers le bureau fort encombré, à la recherche de ce qui, pourrait la sauver… et se saisit des ciseaux fatals. Qui vont frapper et tuer l'agresseur. Contre toute attente, il meurt, elle survit."

Retour à Morlaix…..

Marie-Jeanne, debout, fait face aux assauts de Quémeneur (NDLR J'ai peur…), elle n'aura pas le dessus physiquement, elle se tourne à demi pour s'écarter de l'agresseur et sa main agrippe désespérément le gros chandelier à côté de la pendule, et dans ce geste elle met ses dernières forces d'épouse fidèle, de croyante catholique sincère, de femme honnête qui se refuse à l'adultère (NDLR je suis morte de rire). Derrière elle, la cheminée de pierre qui la bloque et l'empêche de fuir se révèle une planche de salut. Elle lui flanque un coup - de chandelier Louis XV - sur le cigare. Clap de fin."

 

29 avril 2015 :

"Lorsque Me Joseph Belz, l'avoué de Seznec, dépose le bilan de son client en juillet 1923, la propriété de Traou Nez figure dans l'actif. C'est logique, puisque, pour se défendre, Seznec affirme avoir payé une partie du prix de cette propriété.

Mais bien sûr, au moment de la vente judiciaire, elle n'y figure plus. Elle n'a donc finalement pas compté dans cet actif."

 

Joseph Belz est né le 2 Février 1870 à La Trinité S/Mer


Classe 1890...

Il est dispensé de service militaire car étudiant en droit. 

Il est reçu docteur en droit en 1897, et devient avoué..

Il s'établit à Morlaix en avril 1904.

Il se marie à Ploigneau (29) avec Anna Fournis, le 14 juin 1904.

Sur cet acte de mariage, il est stipulé : avoué, docteur en droit, habitant 11 place Cornic à Morlaix (29).

Il aura trois enfants : Yvonne (1905), Marie (1907) et Pierre (1908).

Il meurt à Morlaix, à l'âge de 76 ans, le 29 novembre 1946.

avoué chargé de vendre les biens Seznec, à Morlaix et à Plomodiern :


affaire seznec Avoué Belz

 

Bernez Rouz. 

 En pages 54/55 de son livre :

"Seznec a, semble-t-il, connu quelques déboires financiers en 1921. Joseph Belz avoué à Morlaix, témoignera que ses comptes étaient bien tenus jusqu'en 1921, par Charles Dechesmes. Depuis lors "la comptabilité est inexistante". Cette absence de comptabilité sera constatée plus tard lors de la première perquisition à Traon-ar-Velin. Un registre d'inventaires et de relevés manuels est saisi, il n'est pas à jour depuis juin 1921."

En page 57 :

"Peu après l'inculpation de Seznec, le 13 juillet 1923, l'avoué Joseph Belz de Morlaix dépose le bilan du maître de scierie. Mme Seznec était incapable de continuer l'exploitation industrielle, expliquera-t-il au juge, mais il estimait que la situation n'était pas mauvaise, l'actif dépassait le passif de 276.464 francs. Le Petit Breton du 22 juillet 1923 publie le bilan.

Huit mois plus tard, le 23 février 1924, Joseph Belz fournira au juge un estimatif plus précis des biens de Seznec. Pour faire face aux créances, il a vendu les marchandises, les chevaux et les charrettes pour 17 000 francs. L'actif de Seznec est évalué à 300.000 francs contre un passif de 260.000 francs, soit un actif net de 40.000 francs."

En page 291 de Denis Seznec :

"A Me Belz, elle écrit le 7 septembre 1925 : Je suis incurable, déshonorée, ruinée, sans abri, sans le sou. Le liquidateur finit par lui louer une petite maison - presque une masure - à Garlan, près de Morlaix.

(...) Plus tard, se rendant compte qu'il lui est difficile de bien défendre son mari à partir de ce coin isolé de la Bretagne, Marie-Jeanne Seznec "montera" se placer à Paris, où elle gagnera sa vie - elle, la fière Bretonne - comme bonne à tout faire."


Eclaireur du Finistère du 27 septembre 1924



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