Affaire Seznec : Leon Turrou, un héros américain ?
Voilà l'article "Pour vous" du 12 juillet 1939 :
"On lui a donné le surnom de "G-man n°1", avant qu'il ne quittât le "Bureau des Recherches" du Ministère de la Justice pour venir s'occuper de cinéma à Hollywood. Il et venu passer un mois en France.
- Des vacances. Les premières vraies vacances depuis bientôt douze ans, me dit Léon Turrou. J'ai été G-man pendant onze ans et je puis dire que c'est un record, d'habitude on ne reste pas plus de cinq ans dans cette profession. Seize heures de travail par jour, parfois même vingt. Mais on nous impose des sacrifices beaucoup plus pénibles. On voyage sans cesse : on n'a pas le droit de se fixer quelque part, de se créer des relations. Le G-man n'a pas d'amis, c'est une loi, car votre ami d'aujourd'hui peut être inculpé demain. Lorsqu'on est marié, on ne voit pas souvent sa femme ou ses enfants... Il est vrai qu'on gagne sa vie : nous débutons à 5.000 dollars (200.000 fr.) par an."
"J'écoute parler Léon Turrou. Il possède parfaitement notre langue.
- Je parle aussi le russe, l'allemand, l'italien, le chinois, le japonais, l'arabe, l'espagnol, le polonais...
- La connaissance des langues étrangères a dû vous rendre de grands services dans vos enquêtes.
- C'est exact. Ainsi ai-je pu arrêter un gangster évadé, en entendant sa femme dire, en polonais, à sa petite fille : "Va dire à ton père, qui est chez le coiffeur, de se cacher". C'est d'ailleurs, la raison pour laquelle j'ai été particulièrement chargé de m'occuper de l'affaire des espions nazis, que j'ai racontée dans mon livre d'où fut tiré : Les aveux d'un espion nazi, le film d'Anatol Litvak."
"- Vous êtes d'origine française, je crois ?
- Mon père était Français, ma mère Polonaise. Moi, je suis Américain. Mais j'aime la France. J'ai été, ici, pendant la Grande Guerre à Soissons, à Château-Thierry, et un peu partout.
Ici Turrou ne dit pas la vérité, il a bien été à Chateau-Thierry après la grande guerre en 1921. Il était en charge de la topographie des champs de bataille.
Pour plus d'info, voir la biographie chronologique de Leon Turrou
Comment êtes-vous devenu G-man ?
- Malgré les dangers du métier, je me suis senti attiré par cette vie. En 1929-30, les gangsters étaient une force romantique, plus tard, c'est les G-men qui les "ont remplacés", si j'ose dire dans l'esprit de la foule. Jadis, les enfants, dans les rues, jouaient "au gangster", maintenant, ils jouent "au G-man"."
"Avant d'être G-man, poursuit Léon Turrou, j'ai été au Ministère des Postes, où je m'occupais de censure, et je suivais des cours de Droit, car, pour être G-man, il faut avoir fait les mêmes études qu'un avocat. Et je lisais beaucoup de romans policiers... Maintenant... j'écris moi-même. Avec la différence que je raconte des histoires vécues. Ainsi, dans mon nouveau livre : Autobiographie d'un G-man, je raconterai les quarante cas les plus importants dont j'ai eu à m'occuper pendant les onze années."
Biography of Leon Turrou
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